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Les porcelaines d’Imari: Japon ou pas Japon ? ( 2004 )

Les porcelaines d’Imari:   Japon ou pas Japon ?   ( 2004 )
            

« Une collection de porcelaine commence toujours par un Imari. » Georges Le Gars qui vient de publier, aux éditions Massin, un beau livre : « Histoire d’un style, Imari, faïences et porcelaines du Japon, de Chine et d’Europe », reprend cette affirmation que l’expérience vérifie souvent. Comme elle constate le vif intérêt actuel pour ces objets. Imari, c’est d’abord un port du Japon par où ont transité depuis le XVII ème siècle des millions de pièces de porcelaine produites, non loin de là, dans les fours d’Arita. C’est aussi le nom qui a été donné aux porcelaines dont le  style, né dans les années 1660 au cœur de l’Empire du Soleil Levant a essaimé à travers le monde. Une formidable histoire.
Elle commence avec la découverte de gisements de kaolin près d’Arita, au début du XVII ème siècle, alors que la Chine alors maîtresse du marché mondial de la porcelaine (les fameux « bleu et blanc ») entre dans une période de récession. Le Japon saute sur l’occasion et va se lancer à la conquête des espaces. Via la Compagnie Orientale de provinces Unies, créée à Amsterdam en 1602. Et avec un produit d’attaque: les porcelaines d’Imari aux fortes caractéristiques .
« Le style Imari s’identifie facilement avec ses trois couleurs dominantes, le bleu, le rouge orangé et le fond blanc, le tout rehaussé par de l’or. Les professionnels ont l’habitude de dire bleu-rouge et or, un peu comme si le blanc allait de soi. » précise Georges Le Gars. Le  décor comporte des arbres : prunus, pin, bambou... ; des végétaux : pivoine, chrysanthème, champignons ling-zhi… ; des animaux : le chien de Fô, le phénix , la grue.. ; des minéraux comme le rocher percé ou bien des paniers ou des vases fleuris…
    La prépondérance des porcelaines japonaises d’Imari sera de courte durée. Car très vite la Chine, (qui reprend du poil de la bête) imite franchement la formule, comme le feront bientôt l’Italie (Milan, Faenza…), les Pays Bas (Delft), la Pölogne, la Grande-Bretagne( Staffordshire…), la Saxe ( Meissen), l’Autriche, la Russie, la France ( Saint-Yreix-la Perche, Paris, Bayeux, Limoges, Nancy…). Bref Imari a conquis le monde.
On retrouve ces pièces dans les ventes que signale La gazette de l’Hôtel Drouot, ou chez les antiquaires spécialisés comme J. M. Béalu, Boulevard Saint-Germain où l’on propose des assiettes de 300 à 550 euros et un plat « Imari » en faïence de Delft à 3000 euros.  . Ou bien à la Galerie Théorême, au Louvre des Antiquaires où Vincent L’Hérrou propose une grande potiche japonaise du XVII ème siècle à 5 600 euros ; un grand plat japonais de la même époque à 7 500 euros ou une cafetière ( de Chine) à 2 500 euros.


Publié par Le Figaro  ( 2004 )


02/10/2009
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