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Note de lecture : Michel David-Weill

Pour le plaisir de la lecture… et vous inviter à entrer dans le livre, voici deux extraits de »L’esprit en fête » de Michel David-Weill ( éd. Robert Laffont, 2007 Paris ) . Je viens de découvrir ce petit livre qui est une sorte de Vademecum du gentilhomme du XXème siècle. Des mémoires aussi, mais sans pesanteur. Une promenade allègrement menée  dans la vie et le monde avec cet homme exceptionnel qui fut le grand patron de la Banque Lazard. Qui a vécu sur les deux bords de l’Atlantique, à Paris et à New York, amateur d’art, mécène, juif et catholique, épargné par la traque des années d’occupation parce qu’il était caché dans un château du Lot, à Béduer.  Cet homme, riche, épicurien décomplexé, amateur de gastronomie, (il est membre du Club des Cent)  n’a jamais fait de l’argent une affaire. Il a beaucoup voyagé à travers la palnète et même dans l’Afrique de l’avant-guerre. Il a beaucoup apprécié la vie et surtout, il a su donner un contenu et du goût au mot bonheur.

Extraits :

« Il faut se méfier de la trop grande complexité de son raisonnement, parce qu’il faut arriver à des solutions simples tout en se rappelant cette vérité d’expérience que les imbéciles ont généralement raison. Les gens qui ne sont pas très fins ne s’embarrassent pas de nuances. Ils n’ont aucun flair, ils ne voient pas bien loin, ils ont des jugements hâtifs qui laissent de côté les qualités profondes  d’une personne, mais l’impression assez superficielle qu’ils en ont se révèle être la bonne. Ce qui est énervant, parce que, tout en étant massivement simplificateurs, ils voient tout de suite qu’Untel ne fera pas l’affaire ou qu’on ne peut pas lui faire confiance. C’est triste à dire, mais c’est comme ça »  ( P. 188)

 

«  Les autres pensent de vous ce que vous pensez de vous-même, pour une raison très simple, c’est qu’ils n’ont aucune imagination et, par conséquent, pour se faire une idée, ils vous écoutent. Nous avons tous connu des femmes, pas tellement bien physiquement, qui proclamaient qu’elles étaient belles, et on en parlait comme de femmes belles, parce que tout le monde les avait crues. Les gens ne vont pas plus loin, et c’est déjà beaucoup. Imaginez le nombre d’individus qu’ils ont à connaître et à apprécier, le nombre de jugements qu’ils doivent exprimer simplement pour se débrouiller dans la vie. Ils ne vont pas en plus perdre du temps à se forger une opinion : ils répètent ce que vous dites vous-même. C’est pourquoi il ne faut jamais se décrier ! Parce que si vous dites n’importe quoi :« J’ai un talent inouï pour le dessin », les gens vous croient ; « Je suis un amant prodigieux », ils vous croient . Si vous dites : « Je suis nul », ils vous croient aussi . » (P.263)

 

Ça donne envie de lire les autres pages. Non??

 

 



24/10/2012
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