monoeilsurlart

À Beaubourg et dans ses alentours...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

À Beaubourg et alentour, nous voici  avec le printemps, en pleine efflorescence de l’art. Il suffit de se promener dans les rues pour découvrir, ici, là, accrochées aux cimaises des galeries ou dressées sur leurs petites pattes de sculptures, des œuvres d’artistes qu’on aime voir.

 

Au hasard des rues, voici, rue de Montmorency, un bel et rare accrochage d’un poète et artiste plasticien plein d’imagination et d'une drôlerie  douce amère – un proche de Fluxus – Pierre Tilman. C’est à la galerie Métropolis, au 16 de la voie susnommée, ( même immeuble que la galerie de Jean Brolly ). Voir : (( http://www.galeriemetropolis.com ))

 

Pierre Tilman est né en 1944 à Salerne dans le Var, il a co-fondé la revue « Chorus », il a écrit des livres sur Jacques Monory, Peter Klasen, Erro et Robert Filliou, son ami.

 

Il est amoureux des mots et se les approprie. Il joue avec. Il les assemble et en tire des aphorismes. Avec des pièces de scrabble, sur ces bandes de plastique qui servent à marquer les classeurs, tout lui sert à poser et à peser les mots... Il dessine des fourmis en longue procession... Il crée de scènes improbables et touchantes, corrosives aussi, avec de petits personnages de plastique : soldats, indiens, lapins, crocodiles, torero… Et d’un tableau à l’autre, il intéresse, il allume l’esprit. Ailleurs, il a écrit des poèmes. En voici un, sans prétention, mais que j’aime bien :

 

« Les chiens anglais disent woof woof 


les chien français disent ouah ouah 


les chiens allemands wau wau 


et les chiens italiens baau baau 


mais je ne sais pas ce que disent les chiens chinois


peut-être qu’ils la ferment »

 

 

Plus loin, même rue, la galerie Schumm-Braunstein  mise sur son exposition « Fil rouge ». Collages, dessins, gravures, peintures… Des noms très connus : Alain Clément, Claude Viallat, Jacques Villeglé, Gérard Titus-Carmel ( avec quatre belles gravures au carborundum de La bibliothèque d'Urcée ) (Voir illustration ci-dessus et note 1)... D’autres, moins célèbres qui ne déparent pas: Alvaro Cassinelli, Horacio Cassinelli, Jacquie Barral, Marie Falize, Richard Morice, Suo Yuan Wang, Florence Ohana, Eun-Kyung Kim Yun... Ils sont 18,  à voir vraiment de près.(( http://www.galerie-schummbraunstein.com ))

 

 

 

Allons jusqu’au Centre Pompidou pour y découvrir deux accrochages récents au quatrième étage. Qu'il ne faut manquer sous aucun prétexte. 

 

D’abord l’exposition « Brancusi, film, photographie ». Le sculpteur, l’immense artiste roumain, ( 1876-1957 ) a - le sait-on? - laissé aussi quelques 700 négatifs de photographies prises depuis 1920  et  quelque 1600 épreuves. Beaucoup, la plupart même, ont fixé des sculptures de Brancusi et, voilà leur intérêt majeur,  sont les témoins directs du regard qu’il leur portait. De 1923 à 1939, Brancusi a joué également avec la caméra. Certaines séquences rappellent l’environnement qui était le sien et montrent des sculptures. Les fans de Constantin Brancusi ( qui n’auront pas manqué de visiter ou de revister, en accès libre, l’atelier du maître de l'Impasse Ronsin, reconstitué en 1997, sur la Piazza Beaubourg) sont aux anges. ( Commissaires : Quentin Bajac, Clément Chéroux, Philippe-Alain Michaud ). Jusqu’au 21 septembre.

 

 

 

En face, sur le même plateau, le Cabinet d’art graphique présente ses acquisitions depuis 2006. Une centaine d’œuvres sur les 546 entrées dans les collections. On y trouve d’abord les « classiques » du début du XXème siècle : « La Vierge Marie » de Francis Picabia, le célèbre portrait "Un regard d'or de Nadja" ( par Nadja, Léona Delcourt en 1926) et des dessins de Raymond Queneau, Yves Tanguy, Victor Brauner, Paul Klee… Plus récents et extraordinaires, deux stupéfiants dessins d’Antonin Artaud ( réalisés à l’hôpital de Rodez ) et des œuvres sur papier de Riopelle, Léon Zack, Carl-Henning Pedersen, Asger Jorn, Christian Dotremont, Philip Guston. À signaler un tirage unique de Jackson Pollock. Côté art contemporain, c’est un feu d’artifice. Tricolore, avec Gilles Barbier, Jean-Charles Blais, Tatiana Trouvé, Alain Séchas, Michel Paysant, Jean-Luc Verna… International, avec Sean Scully, Callum Innes, Andreas Hofer, Tomasz Kowalski, Hubert Scheibl… À remarquer aussi les œuvres des trois artistes bénéficiaires depuis 2007 du Prix du dessin contemporain de la Fondation d’art contemporain Daniel et Florence Guerlain : Silvia Bächli, Sandra Vasquez de la Horra, Catharina van Eetveldel. Ce tour du propriétaire ( merci de nous  inviter à y participer… ) offre une vision passionnante du travail sur papier des artistes les plus divers et montre leur travail de la façon la plus convaincante. Le dessin est le cri primal de l'artiste. ( Commissaires: Jonas Strorvse, Christin Briend )

 



JB

 

 

(1) Gérard Titus-Carmel . Traverses 1990-2010 – Expositions cet été à Avallon ) 

 

ILLUSTRATIONS:

 

Pierre Tilman, Laisser aller (passer, pisser), Branchettes et brindilles, divers matériaux, 120 × 100 cm Courtesy galerie Métropolis

 

 

 

Gérard TITUS-CARMEL "La Bibliothèque d'Urcée, Carborundum IV"

 

Tomasz KOWALSKI

Sans titre, 2010

© Centre Pompidou, MNAM-CCI/ Bertrand Prévost/ Dist.RMN-GP

 

 

Nadja,

Un regard d'or de Nadja 1926

© Centre Pompidou, MNAM-CCI 

 

Hubert Scheibl 

Minds and Mushrooms 2006 – 2008

© Centre Pompidou, MNAM-CCI

© Adagp, Paris 2011




30/06/2011
1 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 20 autres membres