Afro Basaldella (1912-1975) : un peintre, deux univers.
De plusieurs milliers à plusieurs centaines de milliers d’euros, les œuvres d’Afro Basaldella sont particulièrement présentes dans les listes d’Artprice, le site internet qui récapitule les prix obtenus à travers le monde dans les ventes publiques par les œuvres d’art. Si le nom d’Afro Basaldella ne figure pas parmi ceux que l’on évoque le plus souvent dans les revues d’art ou les articles sur la peinture, il apparaît pourtant comme celui d’un artiste majeur du XXème siècle. Une importante exposition de plus de quarante œuvres sur papier et sur toile, réalisées entre 1947 et 1975 d’Afro Basaldella est organisée jusqu’au 31 juillet à la galerie Jean-François Cazeau, 8 rue Sainte-Anastase, à Paris dans le 3ème arrondissement. Elle vaut le détour, et même mieux.
Afro Basaldella, italien, nait à Udino, près de Venise, en 1912, dans une famille dédiée à l’art de sculpteurs et de décorateurs. Après ses études à Florence, Venise, Rome, il débute très tôt comme peintre figuratif et de décoration et expose très jeune, à la galerie Milone, à Milan, à la galerie della Cometa à Rome... Très doué, Basaldella réussit dans ses tableaux figuratifs à instaurer le climat d'une certaine sérénité activée par un tempérament. Son séjour à Paris en 1937 lui fait découvrir les innovations de Picasso, de Braque, et des artistes informels. Leur influence à travers le cubisme et l’abstraction, le conduit à envisager une nouvelle manière de travailler moins contrainte par le modèle. C’est cette nouvelle forme de vision qui s'impose à partir de son retour à Rome en 1938. Sa participation à l’exposition « XX Century italian art » au Moma à New York et son séjour aux États-Unis après 1950, lui permettent de rencontrer Arshile Gorky, Frannz Kline, Cy Twombly et Willem De Kooning et de se lier à eux.
Dès lors, Afro Basaldella découvre sa véritable nature et sa créativité de peintre. Un univers nouveau. Le peintre s’éloigne, s'échappe de la figuration, de la représentation qui le contenait jusque là, pour s’ouvrir à des formes libérées, tenues entre elles par la tension formelle du tableau. Son trait découvre la démesure ou la vibration intime, son pinceau se déchaîne, ses couleurs ne sont plus assagies par des a priori.
La reconnaissance internationale va de pair avec cette nouvelle naissance. Evénement significatif : en 1958, l’Unesco lui demande, une immense toile pour le Palais de l’organisation à Paris. Ce sera « Le jardin de l’espoir », 7m sur 2,80m qui voisine désormais avec les œuvres de Picasso, Miro, Calder, Arp… D’importantes expositions lui sont ouvertes, à Darmstadt, à Berlin… Frappé par la maladie, il meurt en 1975. Son œuvre continue de rayonner à travers le monde dans les musées et les galeries de New York à Saint Pétersbourg, de Londres à Paris.
JB
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