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Garry Fabian Miller: les lumières de la réalité

 

 

 

La première surprise avec le travail de Garry Fabian Miller, c’est qu’on se trouve d’emblée en terre de connaissance…  Disons-le autrement : devant ses œuvres, on  est tout sauf déstabilisé  parce qu’on croit être en terrain connu.  Tiens,  voilà Joseph Albers avec ses carrés de couleur sur fond carré de couleur ; voilà Dan Flavin avec  ses néons rangés ; voilà Mark Rothko avec ses peintures mythiques où se juxtaposent délicatement deux monochromes…  On y est presque…  Sauf que ce n’est pas du tout cela.

 

 

 

 

 

 

 

Et d’abord, Garry Fabian Miller n’est pas un peintre. Ses tableaux ne sont ni des toiles, ni des ready-made,  fussent-ils luminescents. Ses œuvres sont des photographies.

Des photographies réalisées sans appareil de photo, qui réussissent à capter directement sur le papier sensible (Cibachrome, Ilfochrome) les rayons lumineux filtrés par des plaques de verre, des liquides, comme des huiles de nuances et de densités différentes.

 

 

 

 

 

Le résultat est stupéfiant.  Les images, comme celles que présente jusqu’au 6 décembre la « galerie Gimpel & Müller », rue Guénégaud à Paris, pour l’exposition « Rayons de couleurs », ont une extraordinaire puissance de feu. Une intensité inouïe. Elles appartiennent en effet simultanément  à plusieurs ordres de la création artistique. Elles sont totalement abstraites et géométriques, elles vibrent d’une luminosité qui nimbe leurs contours d’une sorte d’aura. Et dans le même temps, elles réalisent totalement une captation fidèle et intransigeante du réel, ce sont « les couleurs du temps ». Garry Fabian Miller retient ainsi dans son art les deux bouts opposés de la chaîne, l’esprit et la matière, ce qui peut être une définition de la métaphysique.

 

 

 

Né à Bristol en 1957, il est le fils d’un photographe. Il a vécu son enfance entre les bacs de révélateur et les bacs d’hyposulfite. Les mystères de cet art magique, la photographie,  l’ont nourri dès le berceau. Il est revenu, lui, à la source de ce qu’est photographier: textuellement, écrire la lumière. Comme l’avaient fait, les ancêtres de la Camera oscura, le pionnier William Henry Fox Talbot, le surréaliste Man Ray avec ses « Rayogrammes », des photogrammes qui s’attachaient aux ombres… Il a appris, peut-être, de peintres comme Malevitch, Klein, Fontana, Ad Reinhardt, Kelly, Soulages, Geneviève Asse, Atsuko Tanaka, ou même le jeune Jacob Kassay… , d’artistes comme Judd, Flavin, Turrel… qui chacun, avec ses méthodes et sur son propre champ, a voulu séduire le diable pour récupérer sinon le feu, du moins la lumière.  Garry Fabian Miller est un homme de réflexion qui vit à la campagne fait de longues promenades dans la campagne britannique sa gymnastique  quotidienne. Ses œuvres paisibles  sont toutes inspirées de cette fréquentation de la nature.

 

 

 

"Les rigueurs de cette géométrie nous en disent plus que tous les flous artistiques" écrit de ce travail si particulier le grand écrivain et amateur de photographie, Michel Tournier, Prix Goncourt. Et Laurent Greilsamer, biographe de Nicolas de Staël, ancien directeur-adjoint du Monde qui a préfacé le catalogue de l ‘exposition : « Cela tient du tour de force et le trouble naît, précisément, du tremblé de vie qui surgit aux marges des constructions géométriques acérées de Fabian Miller. Tremblement unique pour des œuvres uniques. Nous-nous demandions à quoi pouvait bien rêver notre ami dans sa chambre noire. Oui, à quoi rêve-t-il sinon à cette étrange nuit étoilée qui nous gouverne ? » Que dire de plus convaincant ? Rien. Mais, il faut aller voir en toute urgence ces extraordinaires œuvres d’art.  JB

 

 

 

 

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14/11/2011
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