Larry Gagosian : " Le marché de l'art est globalisé".
Il faut souligner l'exploit et le saluer. Anne-Line Roccati, rédactrice en chef de "M", le remarquable supplément culturel, branché mode/air du temps ( et mensuel ), du quotidien Le Monde a obtenu pour ce périodique une des très rares interviews du plus puissant galeriste de la planète, l'américain Larry Gagosian. Ce dernier a ouvert voilà quelques mois ( lors de la FIAC 2010 ) avec une exposition Cy Twombly, une nouvelle galerie Paris, après New York, Londres, Rome, Athènes, Genève, Hong Kong...
L'interview, deux pages, est passionnante. En voici quelques extraits:
Une galerie à Paris. Larry Gagosian s'explique. " Avoir une galerie à Paris ne signifie pas simplement vouloir vendre des oeuvres d'art aux collectionneurs parisiens même si cela fait partie de nos priorités. Nous avons ici de très bons clients qui ont acquis des oevres importantes. (...) Paris est la ville où la culture muséale est la plus importante du monde. ( ... ) Désormais on peut avoir une exposition très intéressante à Genève et y vendre une oeuvre à un collectionneur de Berverly Hills ou de Nouvelle Zélande. "
Sur le choix des oeuvres: " Nos choix doivent être fondés sur ce qui nous intéresse, nous bouleverse, et non le politiquement correct ". ( ... ) " Quand j'évalue un nouvel artiste, je me demande d'abord si je l'achèterais pour le mettre chez moi. Parfois, je sais que le travail d'untel ou untel est populaire, qu'il pourrait me rapporter de l'argent, mais si je ne peux pas supporter de l'accrocher chez moi, de l'avoir sous les yeux tous les jours, je ne le prends pas".
Instinct ou culture : " D'abord, il y a l'instinct: il faut avoir le sens visuel, le sens esthétique. Si vous ne parvenez pas à distinguer presque immédiatement la qualité d'une oeuvre, si vous n'avez pas d'instinct un regard discriminant, impossible de faire le job. Par ailleurs, je pense que la culture est très importante. Elle ne vous aide pas forcément d'un point de vue pratique, mais sans cet outil, vous êtes démuni; il est difficile d'évaluer la nouveauté, l'invention. Sans aucune base en histoire de l'art, vous ne percevez pas la relation avec le passé, vous ne savez pas distinguer ce qui est innovant de ce qui est juste de la copie, juger de la nouveauté et de l'originalité d'un talent devient impossile". "Nouveau n'est pas suffisant. Il faut que ce soit nouveau et meilleur".
L'art et l'argent : " Je gagne de l'argent que je réinvestis dans les affaires. Il m'est absolument impossible de séparer l'art de l'argent. Pour moi, c'est une absurdité tout à fait hors de propos de dsitinguer les deux. C'est une seule et même chose".
Galeries Gagosian :
À Paris : 4 rue de Ponthieu, Elisabeth Peyton.
À New York: 522 W 21 st. Picasso.
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