Marché de l'Art: quelle image pour la France ?
Marché de l'Art: quelle image pour la France ?
Ce soir de Toussaint, il y avait sur Arte un documentaire très vif sur le Marché de l'Art international "Super Art Market" réalisé par un Allemand, Zoran Solomun, pour la Zdf. Au coeur du sujet, le film tourné il y a environ un an, traçait les portraits de galeristes comme Leo König ( http://www.leokoenig.com/ ) ou Gerd Harry Lybke ( http://www.eigen-art.com/Mitarbeiter_Info/index_Judy_EN.html ) devenus en quelques années des rois du marché ayant pignon sur rue à Berlin ou à Ne-York... Mais aussi Lorenz Helbling à ShanghaÏ ( Chine ), Mihai Pop en Roumanie et Laura Bartlett en Angleterre. En découlait, au fil des exemples de réussites des uns ou des autres ou d'expositions de leurs artistes une fresque du marché international: Art Basel, Armory Show ( New-York), foire internationale de Shanghaï, Miami, Londres, New-York...) mais paus un mot sur la France, pas entendu le nom de Paris ou celui de la Fiac... Erreur, omission du cinéaste de ces 88 minutes ? Parti-pris francophobe ? Je ne me prononcerai pas là dessus. Je regrette, et je regrette amèrement que la France de l'art contemporain ait été zappée, mais, s'il s'agit d'un oubli, n'est-ce pas la conséquence d'un trop faible poids de notre création contemporaine ou d'un manque cruel de faire-savoir de notre système ? Il existe pourtant en France des réussites considérables comme celle d' Emmanuel Perrotin ( http://www.galerieperrotin.com/ ) que j'ai vu débuter au tout début des années 90 dans son petit appartement de la rue Beaubourg et qui représente aujourd'hui des stars mondiales... Cette image d'une France présente et active, il faut l'imposer... Il y a eu, en 2002, diffusée sur France 5, une superbe série " Place à l'art contemporain ! ", six films de 52 minutes, passionnants même pour les non initiés décortiquait la création, le marché, la place de l'art contemporain en France. Cette série - ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Place_à_l'art_contemporain_! ) toujours d'actualité n'a été diffusée hélas qu'à des heures incommodes etuniquement sur France5 qui alors ne bénéficiait pas encore de l'appui de la TNT.Elle mériterait d'être à nouveau montrée... On y apprenait beaucoup. J'ai retenu du film de Solomun une petite phrase de Lybke: " Il faut bien savoir que le plus souvent, qu'une oeuvre perd pratiquement toute sa valeur lorsqu'elle sort d'une galerie..." Remarque intéressante et profondément exacte. La valeur marchande d'une oeuvre d'art contemporaine - d'une oeuvre dont la cote n'a pas encore été validée par le second marché, celui des Ventes aux enchères - est le produit d'une estimation du galeriste au regard de l'intérêt qu'elle suscite auprès de ses visiteurs, une pure intuition et parfois, comme le reconnaît König, d'un simple coup de dé... Après, l'oeuvre, lartiszte font leur chemin. Comme Chuck Connely, cet artiste new-yorkais, coqueluche pendant deux ans de la scène new-yorkaise dans les années 80, vedette alors de la galerie d'Annina Nosei, modèle de MartinScorsese pour "New -York stories" où son personnage était interprété par Nick Nolte... Ses tableaux se vendaient alors 50 000 $... Son tempérament, son alcoolisme, ses commentaires odieux du film de Scorsese ont eu raison de sa cote qui en quelques années s'est effondrée. En 2005 ses toiles se vendaient 2 ou 300 $ !!! Diffusé aussi par Arte le documentaire "Chuck Connelly Not For Sale" de Jeff Stimmel rend compte
de cette chute aux enfers. Une tragédie aussi. De quoi nourrir bien des réflexions.
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