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Revoir Francis Picabia

 

 

 

Comme toujours, on sort de chez Marcel Fleiss plus riche que lorsqu'on y est entré. Son exposition "Francis Picabia dessinateur" qui se tient jusqu'au 16 avril dans sa galerie "1900-2000", rue Bonaparte, est parfaite d'équilibre. D'un premier dessin  "Composition abstraite" de 1908-1909 à une petite huile sur carton de 1951, "Point", se déroule, sous l'angle Picabia,  une brève histoire illustrée de l'art de la première moitié du XX ème siècle.

 

Une vingtaine d'oeuvres environ, toutes parfaites, qui donnent du plaisir. Et qui donnent  l'envie de revenir vers Picabia si souvent négligé ( même si l'on se rappelle la belle exposition du Musée d'Art moderne de la ville de Paris en 2003).  Ici, chez Marcel et David Fleiss, on peut être étonné par cette fulgurance abstraite du tout début du siècle, contemporaine des créations de Kandinski et de Kupka; on peut se réjouir devant ces "Compositions mécaniques" parfaitement Dada: "Papa/Maman", "Botticelli", "Loyer panorama-Barbe Bleue"... de 1919  ou devant sa sobre et explicite " Jeune fille", encre et découpage sur papier de 1920. On aime son portrait de Guillaume Apolilnaire en 1913, ses aquarelles "Bête rose" et "Fantaisie sportive" des années 25 et l'on est capté par son Dessin transparence: Tête de trois femmes et rois nus" de 1938-39, fantôme séduisant et icône d'un monde que va abolir l'abominable conflit mondial que l'on sent sourdre.

 

Pour comprendre ce qui s'est produit dans l'art au siècle passé - notamment en Europe, plus précisément à Paris - et pour saisir ces moments où l'imagination se donnait tous les droits il faut revenir vers Picabia. Il a été  l'un des grands créateurs de la modernité picturale. Passer chez David et Marcel Fleiss, le détour s'impose.



26/03/2011
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