Simon Wildsmith expose à Cahors
Sur le catalogue de l'exposition:
Avec son pigeonnier pointu couvert d’ardoises, la grande maison, enserrée dans un réseau vivace de glycines, est campée au cœur du village de Savanac, près de Cahors. Elle a vue sur les méandres du Lot qu’elle domine. L’artiste aux ancêtres anglais, écossais et basques, Simon Wildsmith, y a élu domicile voilà 15 ans. Patiemment, il a repris les étages de la vieille demeure pour leur donner, en vastes espaces blancs et en courbes harmonieuses, le chic discret d’une architecture contemporaine respectueuse des structures et de l’ancienne charpente.
Artiste, né dans une famille d’artistes, il était environné, enfant, par les émulations joyeuses de la créativité, la profusion des livres et des images, l’influence des grands noms de la peinture… Logiquement, tout gamin, Simon Wildsmith se découvre des ailes pour la création artistique et se lance, dès l’adolescence, dans l’ apprentissage des arts. Il étudie la céramique, et toutes les techniques qui s’y rattachent dans une école renommée, « Croydon School of art and design ». A la suite de ses études, il expose ses créations, des pièces uniques, en Grande Bretagne, en France, aux Etats Unis et au Japon.
À la fin des années 80, Simon Wildsmith crée à Londres une entreprise tournée autour des arts de la table. Il cible ses créations vers ce marché en expansion du bel objet qui touche la jeunesse consumériste. Dès son premier salon, en 1990, le succès lui est acquis. Les grands magasins prestigieux - comme les célèbres Conran Shop (Londres, Paris), Bergdorf Goodman (New York) ou la Royal Academy of Arts ( Londres ) - commandent ses tasses, ses mugs, ses assiettes, ses vases, ses pièces de forme… sur lesquels il applique des dessins imprimés ou qu’il soumet aux subtilités du « lustro », le lustrage, une technique mise au point en 1518 à Gubbio, en Italie, par Giorgio Andreoli. Ces décorations à irisations – d’or, d’argent, de carmin…- sont obtenues sur des objets déjà vitrifiés sur lesquels sont appliquées des particules métalliques. Le public adore, suit, achète.
Loin de se laisser griser par les succès commerciaux, Simon, happé par des espaces plus vastes que les surfaces restreintes des poteries, accomplit sa révolution personnelle dans les années 2000. Comme tous les grands artistes de l’histoire de l’art, Picasso avec la lithographie, Warhol avec la sérigraphie…, il veut s’exprimer sur papier. Et, pourquoi pas, avec le procédé le plus moderne, celui de l’impression à jets pigmentaires.
Initié aux arcanes de la photographie numérique, de la palette graphique et aux infinies possibilités qu’elles offrent, il peut désormais donner le jour à toutes ses idées, exprimer ce qu’il a envie d’exprimer. En travaillant l’image grâce aux miracles de la technologie la plus affûtée, il révèle ses intuitions les plus intimes. Simon travaille d’abord sur son ordinateur qui est son crayon, son pinceau, sa palette « qui fait ce qu’on lui dit de faire ». « Un outil avec lequel il navigue au gré de sa volonté dans un espace virtuel, multicouche, infini. La seule limite est celle de l’imagination » reconnaît-il. Simon part d’un dessin, d’une photographie, d’une observation. Il récupère un détail, le travaille, le complète ou le dérègle et le retravaille. Règle les couleurs, les affine, les nuance. Parfois devant plusieurs travaux en chantier il dit « se laisser reposer par rapport à son œuvre pour pouvoir y revenir et trouver la solution à tel ou tel problème esthétique ou de sens ».
Dans le calme de sa maison lotoise, propice à la réflexion et à la création, Simon Wildsmith a installé son atelier et son Stradivarius d’impression où il tire, sur des papiers de plus d’un mètre de large, les images époustouflantes sorties de son imaginaire.
Simon Wildsmith ne fixe pas de limites à sa liberté. Figuratives, symboliques, abstraites, ses créations – toujours pleines de signification, d’humour ou de profondeur – cherchent à lutter contre les intoxications qui menacent ou pervertissent l’humanité. Il porte ses interrogations sur toutes les facettes de notre monde : l’argent, la consommation, la guerre, les religions, les nationalismes, le terrorisme, la fête, le repos des corps... « Je raconte des histoires. Je ne veux pas être cru, je souhaite simplement amener ceux qui regardent mes œuvres à découvrir les choses telles que je les raconte et je les invite à aller vers leurs propres conclusions. Je ne suis pas militant, je suis, disons, engagé, engagé dans la dénonciation des horreurs de notre planète, dans la dénonciation des langages de bois et de l’hypocrisie. »
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 20 autres membres