Voici le temps des Punaises et des Cafards
Voici le temps des Punaises et des Cafards
Cela ne suffisait sans doute pas! Non. En matière de saloperie, tout est toujours possible! Voilà que l'on extrait - à charge - contre Frédéric Mitterrand une lettre qu'il avait écrite depuis la Villa Medicis, quand il la dirigeait à Rome. À un juge instruisant, à La Réunion, une terrible affaire de viol sous la contrainte d'une jeune fille de seize ans par trois jeunes gens, il avait adressé un texte manuscrit pour se porter garant de moralité de la famille de ces garçons et proposer d'intervenir pour faciliter leur réinsertion. Il ne s'agissait pas de nier leur culpabilité ou d'essayer de les absoudre. Non, mais de leur apporter son concours. Aider des jeunes gens qui ont commis une énorme connerie, coupables certes mais pas des serial killers.. c'est plutôt sympathique et humain. C'est sûrement plus difficile de se porter garant dans de telles conditions que de faire le sourd ou le mort. Ces garçons ne sont pas des fils de bobos parisiens ou de people mais les enfants - deux frères -de la maquilleuse ( rentrée à La Réunion ) qui s'occupait de lui à France2... Frédéric Mitterrand est le parrain de l'un des deux. Leur mère, dans sa détresse lui a, peut-on imaginer, demandé cette lettre suggérée par son avocat. Il aurait pu se défiler, laisser tomber... Il a fait front. . Et voilà que sur les blogs la France des bien-pensants se déchaîne. Elle transforme une action généreuse en vilenie. On s'acharne sur Frédéric Mitterrand. Au lieu d'être salué pour son courage, il est fustigé. On y ajoute les pires amalgames.On répète les plus basses calomnies. On réclame sa démission. Franchement... toutes ces bonnes gens dont certains vont sans doute tranquillement à la messe le dimanche et qui se comportent comme des punaises de prie-dieu en le blâmant, ça fait gerber... Ce sont les mêmes qui l'accusent sans le moindre commencement de preuve de pédophilie... Alors qu'il en a affirmé sa détestation. Oui. Les mêmes qui bavent et fulminent. Crapauds de bénitiers laïques; cafards impotents de la pensée... Bref, odieux français qui ne méritent pas de majuscule. Ce sont les mêmes qui sous Vichy envoyaient aux commissariats des lettres anonymes pour dénoncer les Juifs qui se cachaient sous des noms d'emprunt et qui, oui, de ce fait, contrevenaient à la Loi du Maréchal. Les mêmes qui quelques années plus tard dénonçaient de jeunes femmes qui avaient eu des relations avec des Allemands et applaudissaient quand on les tondait sur les parvis des mairies. Ce sont les bien-pensant qu'honnissait Bernanos. C'est la France racornie, rongée par la jalousie, repliée dans une telle médiocrité qu'elle ne peut envisager la générosité d'un personnage médiatique comme le Ministre de la culture et de la communication. Au carrefour où il se trouve convergent vers lui toutes les haines recuites: à droite, on lui fait payer d'être un Mitterrand, le neveu du Président de la République de 1981 qui énervait tant la bourgeoisie d'argent et de privilèges; à gauche on lui fait le procès d'être devenu - avec ce nom en plus - un ministre de Nicolas Sarkozy. A l'extrême droite, tout fait ventre pour l'agonir d'injures. Tous les cagots lui font reproche - à voix haute ou en secret - de son homosexualité, de ses voyages en Thaïlande, de son soutien à Polanski, de sa lettre au juge... Tout est mis à son débit. L'honneur du Président de la République qui ne s'est pas démenti est de soutenir Frédéric Mitterrand dans cette passe si difficile, quels que soient les risques qu'il prend ainsi auprès de ses électeurs ( dont beaucoup participent à la curée ) . Le gouvernement s'est lui aussi montré solidaire et à l'UMP il n' y a guère eu de voix discordante. Cette attitude, disons le, plutôt noble en politique est assez rare pour qu'on la remarque. Et au fond peut être que l'image du courage qu'elle véhicule aidera à réhabiliter le politique dans la cité. Écoeurés par la chasse à l'homme, certains - on peut lire sur certains blogs - commencent à se dire qu'ils ont d'abord été égarés par les donneurs de leçon et comprennent qu'ils sont tombés dans un piège. Ainsi sur le blog du quotidien 20 minutes, parmi bien d'autres du même genre, cette phrase "éditée" à 3 heures le 11 octobre: " Les chacals du Front national et socialos n' ont pas fini de s' acharner. Ce Frédéric m' est devenu très sympathique en quelques jours. Quand les cons se mettent en tir croisé sur quelqu' un c' est bien la preuve qu' il doit être bien et qu' il représente un danger." C'est un signe important. Suffisant ?
Post scriptum: La bonne nouvelle ce lundi c'est un sondage. Pour 67% des Français sondés par BVA pour la Matinale de Canal +, Frédéric Mitterrand ne doit pas démissionner de son poste de ministre de la Culture et de la Communication. C'est clair. Et c'est, tout de même, rassurant.